Ah, mais!! Rhoo, mais vous avez dit le principal en plus de m'avoir devançé! ><
Bon...Tout d'abord, Dragon Rouge est un excellent film pour ceux qui aime les thrillers de ce genre. J'ai bien entendu lu le livre dont il est tiré et selon moi, l'esprit du roman se retrouve dans son adaptation cinématographique. Ce que j'avais beaucoup moins ressenti lorsque j'ai eu l'occasion de voir Sixième sens, Manhunter.
Disons qu'après avoir vu Dragon Rouge, remake de Sixième sens (sortie au cinéma en 1987), je n'ai pu m'empêcher en regardant cette version antérieure de comparer les deux adaptations. (Hé bé oui, chose à ne pas faire je sais.) Premier problème donc.
En effet, la deuxième version cinématographique du roman de Thomas Harris nous présente un docteur Lecter haut en couleur, qui a une prestance incroyable, un charisme tel que notre petit mangeur de peau humaine préféré, on s'y attache, tout simplement.
Je n'ai rien contre les acteurs du premier film, mais le fait de les superposer sans même m'en rendre réellement compte, avec Dragon Rouge, a été plus une gène qu'autre chose quant à l'impression finale que m'a laissé Sixième sens.
C'est triste à dire, d'autant plus que l'oeuvre en elle-même n'est pas emprunte de défauts, bien que la musique fasse un peu vieillotte et légèrement déplacée par rapport à ce que l'on connaît aujourd'hui, et les effets de rebondissements ne m'ont pas toujours convaincu non plus. Pourtant, il y a quand même de la matière puisque le réalisateur reste fidèle au roman, et les acteurs jouent bien leur rôle.
Donc ne soyons point ingrat, Sixième sens est un bon triller qui saura plaire à ceux qui verront au-delà de sa vieille adaptation car il a tous les éléments pour satisfaire le public.
Passons donc maintenant plus précisement à Dragon Rouge, le chouchou à sa Didy avec le sublime Silence des agneaux.^^
En premier lieu, j'ai apprécié tous les personnages et la façon dont chaque acteur a interprété le sien.
Anthony Hopkins en tant qu'Hannibal Lecter, quel choix parfait. On ne pouvait rêver mieux comme cannibal cultivé, poli et un brun sarcastique. Il a beau être enfermé, il ne perd pas de sa superbe et a du mordant (ha, ha). Et l'acteur nous montre cela à merveille. Ou comment être distingué tout en étant en blouse bleue de prisonnier.
A force, on se demande qui est le réel prisonnier: le docteur Lecter? Ou bien Will plongé dans son enquête jour et nuit, et à la recherche de réponses auprès du docteur?
D'ailleurs, parlons-en de Will Graham: interprété par un Edward Norton efficace, il tient fièrement tête à notre Anthony Hopkins. Vraiment, J'ai plus qu'apprécié sa façon de jouer. On ressent son âme de policier, de père et de mari torturé. Will Graham est un type droit, anciennement blessé (blessure davantage psychologique que physique) par celui qu'il a tout de même réussi à mettre sous les verrous; et c'est justement cette relation tendue entre les deux personnages -aujourd'hui flic et détenu, autrefois des connaissances- qui est le centre de l'enquête.
Les relations entre chaque personnage sont habilement traitées par le réalisateur et magnifiquement interprétées par les acteurs. Ainsi, il semble qu'il y ait un respect mutuel entre Graham et le docteur Lecter.
De même, ce qui lie chacun des personnages n'est pas anodin, nous nous rendons rapidement compte que tout gravite autour d'Hannibal Lecter: le tueur est en effet un fervent admirateur du docteur, et parvient à communiquer avec lui.
Vient ensuite notre tueur (beau tatouage en passant), un peu malade sur les bords, certes, mais personne n'est parfait. En tant que "psychopathe", il m'a convaincu. L'acteur réussi à nous révéler les deux facettes du personnage: le Freddy tueur et le Freddy timide, humain, maladroit. La limite entre les deux est assez fine, l'un étant très lié à autre. C'est un personnage que j'ai bien aimé aussi pour la relation qu'il entretient avec Reba Mc Clane, on ressent bien la fragilité du personnage et en même temps, c'est aussi la présence de cette femme qu'il aime qui semble le "brider".
Le réalisateur a donc bien rendu hommage à Thomas Harris, car tout ce qui est propre au roman a été plus ou moins fidèlement transposé ici, et ce avec brio.
Comme dans l'ouvrage, nous devinons -et ceci et d'autant plus intense à la fin- que le docteur mène la danse, il s'amuse et observe avec délices les progrès de Graham dans l'enquête. Notre docteur manipulateur n'est pas en reste dans sa petite prison en verre.
Enfin, je vais abréger vos souffrances en parlant brièvement de la musique: tombant pile aux moments opportuns, intense: rien a redire. je partage l'avis de Youyou.
Quant à la fin, Anthony Hopkins prouve qu'il peut s'incarner entièrement dans son personnage en soulignant l'humour caractéristique de ce dernier.
En conclusion: comme 'Ru-kun et Youyou, un très bon film. ^^