Orelsan

Avant toutes choses, mangadreamsiens, mangadreamsiennes, je ne suis pas un spécialiste du rap, mais alors pas du tout du tout.
Houlà non.

Mais Il y a 3 semaines le nouvel album d'Orelsan est sorti : le chant des sirènes, de son p'tit nom.

Donc Orelsan -de son nom Aurélien, auquel il a rajouté -San (ça vous situe déjà la coolitude du personnage)- est un rappeur caennais (cock-a-doodle-doo !) qui a fait son trou sur le ouèbe dès 2007 avec des titres où il manie habilement l'humour et la provoque, notamment avec les crados et pas glamour Saint-Valentin et Sale pute.

Cette dernière lui a notamment valu une polémique lancée par les Chiennes de garde -groupe féministe qui s'attaque maintenant au terme "mademoiselle"- puisqu'il y est question d'un mec trompé qui crache toute sa bile sur sa copine. La violence du propos ne reflète bien évidemment pas la position d'Orelsan mais celle du personnage de la chanson.
Et là rahlala il s'en est pris plein les dents et a du faire tous les plateaux-tv pour se justifier. D'autant que la chanson "Sale pute" n'était pas présente sur son album et il ne la jouait pas en concert (fallait vraiment la chercher sur youtube à l'époque).

Dans "Saint-Valentin" Orelsan se fout du romantisme exigé aux mecs qui dans l'ensemble n'en ont rien à carrer des chocolats et des p'tites fleurs. Du reste la chanson est surtout un gros délire basé sur la simple phrase-choc "Suce ma bite pour la Saint-Valentin".

Mais "Sale Pute" et "Saint-Valentin" ne suffisent pas à résumer Orelsan (sinon je n'en parlerai même pas) qui ne peut bien évidemment pas être cantonné -contrairement au riz- à deux titres qui sont en fait respectivement ultra-violent et furieusement débile (mais se faire prendre aux tripes est peut-être le meilleur moyen de digérer un message).

Ainsi, dans "Pour le pire" Orelsan reprend le principe du mec qui se fout du romantisme et raconte sa vérité sur ses intentions originelles à une fille qui l'envoie sur les roses après qu'il l'ait baratinée.

Autre credo du chanteur : la critique de l'identité homosexuelle qui serait uniquement définie par les seules folles dansant sur des chars, alors que cela concerne une minorité plus visible que le reste.
Sauf qu'il ne l'exprime pas comme ça et s'est donc vu accusé d'homophobie, ce qui est compréhensible vus des propos comme "les mecs fashion sont plus pédés qu'la moyenne des phoques" ou encore "Les gars s'habillent comme des meufs et les meufs comme des chiennes/Elles kiffent les mecs efféminés comme si elles étaient lesbiennes" dans la chanson "Changement".

En fait, Orelsan fait passer ses idées de manière choquante et a du coup été souvent montré du doigt alors qu'il se contente d'analyser la société avec ses propres mots.

Mais l'aspect le plus intéressant du rappeur reste ses doutes perpétuels, notamment consécutifs à la polémique sur "Sale pute" : certains de ses titres comme "Peur de l'échec" sont à cet égard parlant.

Pour ce qui est du "Chant des sirènes" en lui-même, Orelsan revient sans sweat et avec des cheveux. Il semble s'être assagi avec des titres qui scrutent toujours autant la société mais de manière plus consensuelle.
Son titre-phare, "Raelsan" est une tuerie (c'est par ce titre que je l'ai découvert (Onase, toujours dernier sur l'info)). Il y justifie son retour et fait à nouveau part de ses tiraillements ("Merci les Chiennes de garde pour le coup de pute/Merci à tous ceux qui m'ont soutenu/ J'oublie trop souvent de remercier les gens qui m'ont soutenu...").

Dans "Suicide Social" il met en scène un type rendu fou furieux par les aberrations du monde qui l'entoure, jusqu'à la délivrance finale (petite polémique encore sur un couplet : "Adieu ceux qui vivent à travers leur sexualité / Danser sur des chariots, c'est ça votre fierté ?").
Autre titre fendard et soulignant les aberrations du cocktail sexe-loisirs-culture auquel les médias nous ont habitué, "Plus rien ne m'étonne" a un petit côté pop mais ne s'en termine pas moins tragiquement par les propos "j'suis plus assez naïf pour avoir un avis".

Bref, Orelsan, derrière son côté mysogine-homophobe qu'on a trop souvent voulu lui prêter, est un artiste qui manie habilement la langue française pour parler des filles, de ses potes, du cul, de la pauvreté, et du monde incompréhensible qui l'entoure. De la vie elle-même, quoi.



Les deux titres polémiques qui n'ont en soi rien de vraiment intéressants :




"Pour le pire", plus subtil, presque tendre, du coup on comprend mieux l'idée déjà présente dans "Saint-Valentin" :


"Changement", ou la nostalgie de la simplicité des années 90 (et un couplet polémique) :


"Peur de l'échec", qui permet de mieux comprendre le rappeur ("Quand je regarde mes clips je trouve que fais pitié/C'que j'raconte dans mes chansons c'est des clichés") :


"Différent", Orelsan et ses potes :


"Plus rien ne m'étonne", tiré de son dernier album :

J'avoue que m'étais intéressé à Orelsan et sa musique "grâce" aux nombreuses polémiques de propos misogynes et homophobes, et faut dire qu'il faut vraiment, parfois, interpréter de travers, ou vouloir chercher la p'tite bête, pour trouver de quoi faire une polémique.

Surtout qu'une femme aurait écrit un truc violent sur un mec qui la trompe, on aurait rien dit. C'est l'inverse et vlan, v'là les féministes qui se trouvent une cause urgente à défendre, sûrement plus urgente que bien d'autres problèmes dans le monde, on y croit.

Mais sinon, c'est pas trop mon style, mais son dernier album (plus musical et moins rap) me plaît assez bien.
Notamment "Suicide Social", qui fait polémique pour des couplets style :

Spoiler:

Bref, un deuxième coup de pub pour lui. (et ça marche, semble-t-il)

j'vais peut être paraître bête, mais j'en avais jamais entendu parler....

ceci dit, j'viens de regardé attentivement les clips que nous a gracieusement offert notre cher Ona et bon.... les plus anciens me choquent, les récents un peu moins, même si les propos tenus sont quand même assez choquant, la façon de les dire est plus subtile...

enfin voila, commentaire sans doute inutile mais.....
Son pseudo, y déchire !!!

Orelsan était un peu plus gamin à l'époque aussi et sans doute en quête de sa propre identité (ça rejoint un peu ce que disait Ona), d'ailleurs Raelsan (qui m'a fait également (re)découvrir le rappeur car oui je connaissais surtout "Sale Pute" et "Ma Grosse" dont l'agressivité de la première m'avait un peu rebuté) est sans doute une sorte de musique pour dire" je suis là de retour, j'ai grandi mais je vais pas forcément fermer ma gueule". Je n'ai pas écouté son album pour donner un avis concret mais j'ai gardé mon attention sur deux titres qui se suivent sur son dernier album "Double Vie" et "Finir Mal". Finir mal sont d'ailleurs les deux derniers mots de sa musique "Double Vie"

Son premier titre parle d'un personnage qui est avec une fille mais qui peut pas s'empêcher de la tromper, elle est chanté sur un ton assez comique, on voit pas trop ce qu'il regrette dans cette chanson, il dit à chaque refrain qu'il sait que ça va finir mal mais on arrive pas à voir concrètement que c'est sérieux, ça ressemble plus à un "bah tant pis ça finit mal et puis voila".
Et voila juste après la musique "Finir Mal" en question dont les premières secondes changent totalement le ton, c'est loin d'être drôle et le mec se rend compte de sa connerie car sa copine a surement découvert ses "aventures nocturnes" et là, c'est l'effondrement pour lui. Comme quoi Orelsan ne fait pas qu'insulter les filles, il peut se rendre compte que les hommes font aussi des conneries, et ici, on peut facilement se mettre à sa place et même remplacer la tromperie par un autre défaut récurrent qu'un homme peut avoir envers sa copine qui l'aurait mis à la porte. Personnellement j'aime beaucoup ce contraste entre les deux musiques.

Orelsan me fait un peu penser à Eminem, c'est un peu un rappeur blanc qui ne revendique pas d'autres origines et qui a des paroles parfois abusives. Certes, "Sale Pute" montrait ce qu'un homme pouvait penser, mais pas forcément faire, par colère mais le soucis c'est que les jeunes de maintenant s’identifient vite et vont se dire "ouais sale pute, mon ex aussi mérite ça" et c'est là d'où vient certains petits soucis même si la France c'est quand même LIBERTE, égalité, fraternité.
A côté de ça, y'a des paroles dans ses textes, y'a du sens. On a aussi un mec qui rend hommage à la musique des années 90 dans un de ses titres et il reste pas cloisonné à ça "Ecouter la radio, c'est devenu un supplice, sauf que j'aime pas non plus les putain de puristes". Mais là où certains rappeurs actuels crachent presque sur le vieux rap et osent dire que ce sont eux qui ont permis au Rap d'avoir de l'ampleur, à les entendre, les autres devraient leur lécher les pieds. Ici, Orelsan sait d'où vient sa musique et il ne fait pas que des musiques haineuses anti-France qui donnent envie aux jeunes désorientés de se soulever pour cramer des voitures. Mais bon les assoc de défense de quelque chose doivent toujours mettre tout à l'extrême, c'est connu et ça terni l'image de n'importe qui...

Pour info, je n'écoute pas le rap actuel et il est très rare de m'entendre dire du bien d'un rappeur français pourtant ce style de musique à la base est un véritable art à l'image de MC Solaar.

Kazu-san le kawaï a écrit:

Surtout qu'une femme aurait écrit un truc violent sur un mec qui la trompe, on aurait rien dit. C'est l'inverse et vlan, v'là les féministes qui se trouvent une cause urgente à défendre, sûrement plus urgente que bien d'autres problèmes dans le monde, on y croit.

Ouais, je réagis à la bourre (et puis bon Mangas Dream c'est pas tellement l'éclate au soleil en ce moment hein bon, on va pas se la cacher) mais la chanteuse Anaïs l'avait défendu à l'époque notamment parce qu'elle avait chanté l'équivalent d'un "sale pute" au féminin, dans son titre Christina :



"Oh l´enfoiré m´annoncer ça comme ça de but en blanc
J´sais même pas qui c´est
cette foutue Christina cette pute en blanc...
Une infirmière nan mais j´ te jure
Bah faut qu´on t´opère ça c´est sûr
Je verrais bien une ablation
Sans tes couilles tu sera p´tête moins con..."

(Oui, bof d'ailleurs, une chanson qui vaut bien un fromage sans doute.)

Cette chanson prouve exactement ce que je dis : personne n'en a jamais parlé, preuve que quand on insulte les mecs, tout le monde s'en fout...

Orelsan au Zenith, en "replay" : http://canalstreet.canalplus.fr/musique/classic-room

Cool-cool !